Le reflux gastro-oesophagien

Le reflux gastro-œsophagien pathologique représente en France une des affections digestives les plus fréquentes puisque 10 % des adultes, au cours d'une enquête récente, ont déclaré avoir ressenti au moins une fois dans l'année des symptômes évocateurs de RGO.

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1- EPIDEMIOLOGIE

La prévalence du syndrome de l’intestin irritable dans la population générale est d’environ 15 % et un tiers d’entre eux consultent un médecin. La prépondérance féminine de l’affection est bien établie avec un sex-ratio d’environ 2 à 3 pour 1. Le diagnostic est porté en général entre 30 et 40 ans mais l’âge réel de début des symptômes est habituellement plus précoce. Dans 1 à 2 cas sur 10, le syndrome de l’intestin irritable apparaît au décours d’un épisode de gastroentérite aiguë.

2- PHYSIOPATHOLOGIE

Les éléments les plus agressifs sont représentés par la concentration en ions H+, par la concentration en pepsine et aussi de la durée d’exposition de la muqueuse œsophagienne.

Schématiquement, plusieurs mécanismes peuvent expliquer les épisodes de RGO :

  • un relâchement transitoire total du sphincter lié ou non à la déglutition,
  • une augmentation de la pression intra-abdominale dépassant la pression du sphincter
  • un sphincter hypotonique ou atonique permettant un reflux continu.

Lorsque la barrière anti-reflux a cédé un deuxième élément de défense intervient alors pour neutraliser aussi rapidement que possible les conséquences éventuellement néfastes dues à la présence d’acide dans l’œsophage. Ce moyen fait intervenir le couple “péristaltisme œsophagien / salive”.
L’acidité du liquide reflué est neutralisée par les bicarbonates de la salive dont le pH, aux environs de 6 ou 7, permet de faire remonter le pH œsophagien au-dessus de 5 par paliers successifs. Le couple “péristaltisme œsophagien / salive” joue donc un rôle capital mais peut être altéré en période nocturne ou chez les sujets âgés en raison de la diminution de la motricité œsophagienne et de la sécrétion salivaire.
Dans le côlon, les perturbations motrices s’observent surtout après la prise d’un repas. Certains patients atteints du syndrome de l’intestin irritable, en particulier les diarrhéiques, ont une réponse motrice recto-sigmoïdienne à l’alimentation plus marquée et/ou anormalement prolongée.
Avec l’alimentation, le stress est un second facteur identifié pouvant déclencher des troubles de motricité.

a- Etiologies non sphinctériennes:

  • une malposition cardio-tubérositaire qui peut être considérée comme une ébauche de hernie hiatale mais qui n’entraîne ici à travers le hiatus que l’œsophage intra-abdominal et le cardia anatomique (ouverture de l’angle de Hiss).
  • une gastrectomie (Ablation de l’estomac) polaire supérieure ou toute autre intervention chirurgicale pouvant affaiblir ou supprimer la barrière anti-reflux (intervention de Heller par exemple),
  • la présence prolongée d’une sonde gastrique,
  • au cours de la grossesse, environ la moitié des femmes enceintes présentent un pyrosis ou des régurgitations, souvent lors du dernier trimestre. Des facteurs mécaniques (hyperpression intra-abdominale) ont pu être incriminés mais le rôle des hormones sexuelles féminines et en particulier celui de la progestérone semble être de plus en plus prépondérant,
  • l’atteinte œsophagienne avec pyrosis au cours de la sclérodermie est fréquente,
  • le rôle de la hernie hiatale a été classiquement avancé et présenté comme facteur aggravant mais ces deux anomalies paraissent devoir être dissociées en se basant sur le fait que de nombreux porteurs de hernie hiatale n’ont aucun RGO alors que beaucoup de sujets souffrant de RGO n’ont pas de hernie hiatale.

b- Les facteurs aggravants 

Les facteurs favorisant le RGO sont essentiellement représentés par la consommation d’alcool, de graisses, de chocolat, de café, l’obésité et le tabagisme.

Parmi les médicaments augmentant le TGO, il faut retenir :

  • la théophylline (utilisée dans la prise en charge de l’asthme et des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO)),
  • les anticholinergiques (utilisés pour augmenter le rythme cardiaque, atténuer les symptômes de la maladie de Parkinson…),
  • les dérivés nitrés (utilisés dans le traitement de la crise angineuse (ou crise d’angor) et dans l’insuffisance cardiaque),
  • les antagonistes calciques (indiqués dans le traitement de troubles cardiaques divers tels que l’angine de poitrine, les arythmies, l’hypertension artérielle),
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens,
  • la progestérone etc…

3- DIAGNOSTIC PRATIQUE

Deux symptômes sont hautement évocateurs et suffisent à eux seuls à faire porter cliniquement le diagnostic :

  • le pyrosis: douleur de type brûlure, apparaissant généralement en postprandial et parfois lors de l’antéflexion du tronc ou encore couché.
  • les régurgitations de liquide acide dans le pharynx ou le cavum.

D’autres peuvent faire suspecter une pathologie de reflux mais sont moins spécifiques :

  • douleurs épigastriques localisées sans irradiation,
  • odinophagie = douleur apparaissant au moment de la déglutition, en faveur de lésions d’œsophagite,
  • dysphagie intermittente ou permanente devant faire suspecter une sténose ou un trouble de la motricité œsophagienne associé et imposant systématiquement une fibroscopie pour éliminer un cancer.

D’autres symptômes enfin sont nettement atypiques :

  • douleur rétro-sternale pouvant simuler en tous points une insuffisance coronarienne et devant faire éliminer avant tout cette pathologie artérielle
  • manifestations pulmonaires : dyspnée nocturne, crises d’asthme. Il existe en effet une intrication fréquente du RGO et de la maladie asthmatique, l’un aggravant l’autre et vice versa, la théophylline favorisant également le RGO,
  • manifestations pharyngées allant des paresthésies ou gêne lors de la déglutition de salive aux “fausses angines” avec essentiellement des signes de pharyngite,
  • manifestations laryngées avec dysphonie ou enrouement souvent au réveil,
  • dorsalgies évoquant des troubles rhumatologiques.

Les moyens de diagnostic

La multiplicité et la facilité relative des explorations disponibles (pHmétrie, fibroscopie œso-gastrique et manométrie œsophagienne) ne doivent pas être un encouragement à leur utilisation “tous azimuts” car il reste couteux !

L’interrogatoire est capital. En cas de symptômes typiques, minimes et intermittents, chez des sujets jeunes sans risque, le traitement symptomatique peut être pratiqué en première intention.

L’exploration n’étant justifiée que devant les RGO intenses et prolongés ou résistants à cette première approche thérapeutique.
L’endoscopie œsophagienne fait partie du bilan lésionnel classiquement obligatoire sauf chez les sujets jeunes et peut suffire à confirmer le RGO lorsqu’elle montre des érosions ou des ulcérations.
Elle permet également d’éliminer toute lésion néoplasique en réalisant des biopsies sur lésions suspectes.

La preuve du RGO sera recherchée par une pHmétrie. Cette méthode consiste à analyser les variations du pH œsophagien pendant 24 heures au moyen d’un capteur intraoesophagien.

L’impédancemétrie permet depuis peu de quantifier le volume du reflux. Ceci peut être important en cas de reflux non acide.
La manométrie œsophagienne peut être intéressante pour affirmer une réelle hypotonie du Sphincter et permet d’évaluer la cause et non de mesurer les conséquences. L’étude du péristaltisme œsophagien permet aussi de rechercher des troubles de la motricité associés portant sur le péristaltisme primaire avec absence ou diminution des ondes péristaltiques.

4- EVOLUTION ET PRONOSTIC

Les lésions œsophagiennes, secondaires au RGO, sont essentiellement représentées sur le plan microscopique par des anomalies épithéliales. Le danger majeur de l’œsophagite peptique à long terme est la survenue d’un cancer. En effet, l’agression acide peut induire des transformations progressives de la muqueuse pouvant aboutir au développement de lésions ulcérées, d’une sténose et à long terme d’un cancer.

L’induction d’une pathologie respiratoire par le RGO est expliquée par la micro-inhalation bronchique d’acide et surtout par l’existence d’un réflexe œso-bronchique broncho-constricteur pouvant être à l’origine de crises d’asthme ou d’apnée en particulier chez le nourrisson. La remontée du liquide acide au niveau ORL peut provoquer des manifestations ORL souvent atypiques et pour cela, longtemps sous-estimées.

5- TRAITEMENTS CLASSIQUES

a- Les mesures hygiéno-diététiques

  • Les premiers conseils concernent la consommation de tabac et d’aliments irritants: graisses saturées, alcool, chocolat, épices, piments, menthe, café, boissons gazeuses…
  • Certains médicaments doivent également être évités dans la mesure du possible: anticholinergiques, progestérone, inhibiteurs calciques, diazépam, théophylline, etc…
  • Les règles posturales (+++ ): éviter de se pencher en avant, de se coucher immédiatement après le repas. Il est recommandé de surélever les pieds de la tête du lit en plaçant des cales de 15 à 20 cm de hauteur. Le port de vêtements trop serrés (corset, ceintures) est également déconseillé.

b- Les médicaments du RGO

Antiacides et pansements gastriques: « tamponner » les sécrétions acides et protéger la muqueuse . Les antiacides (Maalox®, Gelox®, Phosphalugel® etc) et surtout les alginates (Gaviscon®) sont utilisés pour leur pouvoir neutralisant les sécrétions acides ou de protection de la muqueuse. En cas de RGO sans oesophagite, ils peuvent être utilisés en première intention.
Pour qu’ils soient pleinement efficaces il faut les prescrire APRES les repas (si possible 1 à 2 heures après). Attention certains contiennent des sels d’aluminium. Ne pas les prendre au long court.

Les antisecrétoires ou Inhibiteur de la sécrétion gastrique acide : Les malades atteints de RGO présentent rarement une hypersécrétion gastrique acide mais l’acidité normale de l’estomac est suffisante pour provoquer une œsophagite peptique. Le but d’un traitement antisécrétoire est donc de diminuer l’acidité du contenu gastrique. Plus particulièrement au cours de la nuit, lorsque l’acidité gastrique n’est pas tamponnée par les aliments et que le patient est allongé.
– Les anti-récepteurs histaminiques H2 sont utiles et efficaces dans la plupart des cas. (Ranitidine®)
– Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont les plus puissants inhibiteurs de la sécrétion gastrique acide (Oméprazole, Lanzoprazole, Pantoprazole, Rabéprazole, Esoméprazole).

6- TRAITEMENTS PNF

a- Un bilan complet

Il est nécessaire de comprendre sur quel terrain le RGO se développe afin de suivre un traitement sur-mesure et adapté au long cours.Le terrain se divise en quatre groupes fondamentaux dépendant de l’utilisation prépondérante du système nerveux autonome et de la fonction cérébrale dominante. En effet, nous utilisons tous de manière prépondérante le système ortho ou para sympathique, le cerveau droit et le cerveau gauche, nous amenant à 4 morphotypes fondamentaux :

  • l’Ortho Gauche ou OG,
  • le Para Droit ou PD
  • le Para Gauche ou PG
  • et l’Ortho Droit ou OD

Nous avons découvert que ceux sont plutôt les fonctions gauches qui développent un terrain propice aux RGO, alors que les fonctions droites vont en général, avoir des signes pathologiques associés plus profonds, comme les ulcères gastriques.
Les fonctions Para sont souvent ceux qui sont touchés par les changements de positions et les fonctions Ortho sont plus asymptomatiques.
Chaque morphotype est donc propice au développement d’un réaction caractéristique qu’il est intéressant de connaître pour pouvoir choisir le traitement le plus adapté.

b- Les outils antidouleurs locorégionaux : Les patchs infrarouges Stimcare

Ils sont de loin les outils les plus simples à utiliser avec des résultats de soulagement probant.

  • On conseille dans un premier temps de coller les patchs directement sur les zones douloureuses.
    En effet le renvoi des infrarouges endogènes va accélérer le flux microcirculatoire et avoir une action de relâchement sur les muscles lisses lisses de l’estomac et de l’œsophage tout en redynamisant le sphincter.
    Dans un second temps des points situés en arrière de la ligne médiane interne du poignet de chaque côté permet de réguler l’action para et ortho sympathique.
    .
  • Pour des gènes diffuses, ne pas hésiter à suivre le protocole proposé sur le site :
    https://www.stimcareonline.com/univers/genes-fonctionnelles-intestin/
    Les 3 points proposés correspondent à des « points clés de commandes » du colon et de l’intestin grêle.
  • Possibilité d’ajouter un patch dans le dos pour des douleurs projetées.
  • Des thérapeutes formés sont capable de faire du « sur-mesure » en fonction de différents tests physiques déterminant votre terrain, ce qui les aiguillera vers des points viscéraux à distance (pieds, jambes), sur des points psycho-émotionnels, voir sur un maillage avec d’autres perturbations associées.

d- Le régime alimentaire : privilégions celui de la fonction gauche dans le RGO, mais de la fonction droite dans les ulcères.

Dans la PNF, nous étudions avant tout le terrain de l’individu et nous notons simplement qu’en fonction de sa prévalence cérébrale droite ou gauche, tous les aliments sont plus ou moins difficile à digérer et qu’il faut pratiquer en général des régimes d’exclusion de certains aliments afin de mettre le système digestif au repos pendant le temps nécessaire à une normalisation du transit, des brûlures et de la douleur. On réintroduit ensuite les aliments exclus un par un.

Nous allons donc favoriser le régime adapté à la fonction gauche pour le RGO qui peut se résumer ainsi pour une personne adulte, sédentaire :
– 2 repas par jour (jeun intermittent),
– Arrêt strict du lait. Possibilité de manger du fromage de chèvre et des yaourts de chèvre ou soja.
– Arrêt des sucres saccharose et fructose (tous les desserts du commerce, sodas, bonbon). Seul le miel est conseillé.
– Arrêt des féculents blanc comme les pâtes, pains, viennoiserie, boulgour, semoule…, le maïs, les pomme de terre … Riz, lentilles, pois chiche sont ok si bien cuits.
– Préférer les cuissons douces (à l’eau, vapeur, à l’étouffée) et manger le plus souvent cru.
– Boire de l’eau faiblement minéralisée (résidus à sec <100mg/l). 1 à 2 verres à la levée, dans la matinée, dans l’après-midi et au coucher.
– Arrêt strict de la bière et des spiritueux. Seul le vin rouge est autorisé.
– Tous les légumes sont autorisés cuits. Introduire peu à peu les légumes crus.
– Tous les fruits plutôt cuits.
– Mangez chaque jour des oléagineux et varier les huiles de premières pressions à froid (en bouteille fumée) comme colza, sésame, lin, tournesol, courge, et autres.
– Viandes, poissons et œufs sous toutes les formes.

e- L’activité physique

Il est impératif de ne pas perdre l’activité physique, car le mouvement permet via la ventilation un massage physiologique de l’ensemble des intestins. Privilégier la marche (si possible au soleil) quotidienne, la course, les étirements réguliers et plus largement les activités sportives pluri hebdomadaires.

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